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Comment choisir son premier drone de prises de vues ?


Votre première acquisition de drone de prises de vues sera déterminante pour la suite de votre aventure en tant que « droniste ». Cet achat pourrait vous occasionner une grande déception, ou au contraire une grande satisfaction, pouvant vous conduire vers une nouvelle passion. Alors attention aux faux pas !

 

Avant toutes choses, voyons ensemble quelles sont les caractéristiques qui définissent un drone de prises de vues.

Un drone de prises de vues, c'est quoi ?

La catégorisation que j'utilise est strictement personnelle. Elle est le fruit de mon expérience de pilotage avec les différents modèles de drones.

Outre les drones militaires et les drones à usage industriel, considérons qu'il existe trois catégories de drones :

  • Les drones jouets, comme les Eachine e010, les drones Silverlit et bien d'autres. Ces drones sont quasiment exclusivement équipés de moteurs à balais (brushed en anglais). Des moteurs peu puissant, idéal pour voler en intérieur, mais incapable de résister aux vents, y compris à une petite brise. Sans vouloir faire de généralité : si votre drone est en plastique, qu'il est léger et que dès que vous le sortez en extérieur, il est porté par le vent comme une feuille morte, alors c'est un drone jouet.
  • Les drones de courses, ils nécessitent un casque d'immersion (FPV) pour être piloté. Ils sont souvent en carbone, ils vont vite (jusqu'à 150 km/h), sont difficiles à piloter. A l'opposé des drones jouets, leurs moteurs sont des moteurs dits "sans balais" (brushless), avec des aimants permanents. Les moteurs tournent sans frottement. Garder bien vos doigts à distance des hélices, ces dernières sont de vrais hachoirs, elles peuvent tourner jusqu'à 150 000 tours par minute.
  • Les drones de prises de vues, ils sont équipés d'un GPS et de nombreux assistants de pilotage qui les rendent très facile à piloter. La plupart du temps ces drone sont équipés d'une caméra haute définition. Leur but principal est de pouvoir réaliser des prises de vues aériennes rapidement et facilement. Comme les drones de courses : ils sont équipés de moteurs brushless, mais réglés de manière à optimiser la batterie (et non pas pour aller vite). Leurs moteurs leurs permettent de résister aux vents, contrairement aux drones jouets.

C'est cette dernière catégorie de drone que nous allons évoquer dans le reste de cet article.

Il existe aujourd’hui de nombreux fabricants de drones de prises de vues, comme : DJI, Parrot, Yuneec, 3D Robotics, Autel ou encore Xiaomi (qui ne fait pas que des téléphones et des trottinettes!).

Dans ce classement seul Parrot est français (cocorico!), les autres constructeurs sont chinois ou américains.

A ce jour, l'un des fabricants truste le marché et s'impose (presque) comme un leader sans concurrence : il s'agit de DJI. Mais un petit groupe d'irréductibles fabricants résiste encore et toujours à l'envahisseur shenzenois.

David contre Goliath me direz-vous ? C'est possible, heureusement les "petits" fabricants sont également capables de prouesses. Avant de nous plonger dans la liste (non-exhaustive), des modèles les plus intéressants pour vos prochaines prises de vues aériennes, plongeons nous quelques secondes dans l'histoire.

Parrot vs DJI

Jusqu'à récemment il n'existait que deux fabricants de drones de prises de vues grand public : Parrot et DJI.

L'histoire des drones de prises de vues démarre en 2010, avec l'AR.Drone de Parrot et le Phantom de DJI. Deux modèles emblématiques qui sortent la même année. Ces deux modèles sont les premiers drones grand public du marché de drones de prises de vues. Rappelons que la firme française existe depuis 1994 et s'est fait connaitre avec ses objets connectés, comme les kits mains libres Bluetooth dans les automobiles. Alors que DJI (de son nom complet "Da Jiang Innovation") est une jeune entreprise, spécialisée dans les drones de prise de vue, fondée en 2006 à Shenzen, la silicone vallée chinoise, .

Malheureusement pour la firme française, DJI va rapidement s'imposer, en mettant régulièrement sur le marché de nouveaux modèles : un tous les deux ans entre 2010 et 2015, puis au moins un par an à partir de 2016, jusqu'à trois nouvelles sorties annuelle depuis 2018. La stratégie de DJI est simple : les nouveaux modèles sont aux mêmes prix que les anciennes versions, mais avec des caractéristiques et des capteurs constamment améliorés.

Je pense pour ma part que le coup de grâce est assené en 2016. Cette année-là, DJI va sortir, coup sur coup, le Phantom 4 et le premier modèle Mavic, dont les bras se replient. Une innovation qui en ferra rapidement le modèle préféré des voyageurs.

Il faudra attendre 2018 pour que Parrot sorte (enfin) un modèle avec des bras pliables, soit deux ans plus tard ! Depuis 2018 Parrot n'a sorti aucun nouveau modèle, impossible donc de concurrencer le rouleau compresseur DJI et ses trois nouveaux modèles annuels.

Et les autres constructeurs ?

Il y a bien eu GoPro, qui a sorti le modèle Karma fin 2016, mais un problème récurrent de batterie et de perte de signal obligera le roi de l'action cam à rappeler la majorité de ses appareils. GoPro abandonnera alors l'idée de percer sur le marché des drones.

Yuneec et 3D Robotics, sont des spécialistes des hexacoptères (drones à 6 rotors). Ces drones sont reconnus dans le milieu cinématographique où ils ont été adoptés. En raison de leur encombrement, ils sont quasiment impossibles à transporter sur une plage ou lors d'une randonnée. De ce fait, ils n'ont pas vraiment touché le grand public et leur renommée reste cantonnée aux vidéastes.

Arrive enfin deux outsiders : Xiaomi et Autel. Respectivement chinois et américain.

Autel est un spécialiste des drones de prises de vues depuis 2014. Resté longtemps dans l'ombre de DJI, ils arrivent aujourd'hui à se démarquer avec le nouvel EVO II, premier drone à moins de 1500€ à filmer en 8k (rien que ça!).

Et Xiaomi (que l'on prononce "cha-o-mi") est une entreprise chinoise qui marche sur les pas de Samsung. Si vous n'avez jamais entendu parler de Xiaomi : sortez de votre grotte !

Depuis 2020, ce fabricant pékinois vend plus de smartphones que son concurrent au logo en forme de pomme.

Place à la comparaison des différents modèles de DJI, Parrot, Autel et Xiaomi.

La gamme DJI : à chaque budget son modèle

DJI applique scrupuleusement une stratégie d'occupation du "plus je prends de place, moins il y aura de place pour les autres". Quitte parfois à cannibaliser leurs produits entres eux. Voici un tour d'horizon de leur gamme grand public :

Mavic Mini 2

Le plus petit de la gamme, il pèse moins de 250 grammes, pour un prix situé entre 500€ (drone seul) et 600€ (en pack « Fly More Combo » avec 3 batteries).

Facilement transportable il est le compagnon parfait pour vos sorties et vos voyages dans les zones peu venteuses, la caméra offrant un rendu 4k, donc rien à démériter de ce côté-là.

Attention en bord de mer et à la montagne, le vent peut rendre le vol difficile, voire impossible.

 

Les plus : son prix, sa transportabilité.

 

Les moins : uniquement par vent faible.

Mavic Air 2

Le bon compromis ! Il pèse 570 grammes, pour un prix de 850 à 1050€. Equipé d’un capteur SONY 1/2’’ il filme en 4K et prend des photos de 48 mégapixels.

C’est le top du top pour des vidéos Youtubes ou des Stories Instagram.

 

Les plus : le rapport qualité / prix…. Imbattable !

 

Les moins : Aucun à ma connaissance.

 

Ce n’est que mon avis personnel, selon moi le Mavic Air 2 est de loin le drone le plus polyvalent de la gamme pour un usage personnel.

 

A noter que le Mavic Mini 2 et le Mavic Air 2 sont idéals pour des vols en intérieur, en rajoutant le carénage bien sur.

Mavic Pro 2

Le must-have des professionnels. Affiché entre 1500 et 2000€, il pèse 907 grammes. Comme il dépasse les 800 grammes, il devra donc être immatriculé en France. L’immatriculation prend 5 minutes et se fait sur FoxAlphaTango.

Avec sa caméra Hasselblad de 1 pouce, le Mavic Pro 2 est de loin la meilleure caméra volante transportable de la gamme. Il tient dans une sacoche, donc très pratique si vous avez déjà votre matériel de photographe / vidéaste à transporter.

 

Les plus : la caméra Hasselblad 1’’ CMOS 20 MP.

 

Les moins : le prix commence à se faire sentir pour les petits portefeuilles, notamment les batteries à 140€ pièce.

Phantom 4

Sortie en mars 2016 (à l’époque la gamme Mavic n’existait pas) le Phantom 4 reste une référence avec sa caméra 1 pouce et ses capacités de voles imbattables (en mode Sport je l’ai déjà monté à 80 km/h !).

Peu transportable (les bras sont fixes) il reste un emblème pour ceux qui volent souvent dans les régions sujettes aux vents : les montagnes et en pleine mer.

Le Phantom 4 Pro+ V2 est affiché à 2000€, avec des batteries à 200€ pièce.

 

Les plus : Des moteurs ultra puissants associés à des hélices très longues, qui lui permettent de tenir parfaitement face aux vents.

 

Les moins : Avec ses bras fixes, il lui faut un sac dédié, difficile à gérer si vous avez déjà votre équipement de photographe / vidéaste à transporter. Il est à proscrire pour les vols en intérieur.

 

Pour l'anecdote : j'ai un faible pour ce drone pour 2 raisons :

  • Primo, j'ai appris à faire des photos aérienne sur un Phantom 4, donc affectivement parlant je suis tout sauf objectif (on ne se refait pas!).
  • Deuxio, ce drone est incassable : lors d'un vol d'entrainement une de mes hélices a littéralement explosée alors que le drone était à 150 mètres de hauteur, il est tombé (ralenti par ses trois moteurs restant, mais quand même). Une fois la machine récupérée, j'ai simplement retiré la terre des moteurs et des hélices, j'ai changé l'hélice cassée et le drone est reparti, l'air de rien. Avec un drone à bras pliables l'un des bras aurait cassé avec certitude.

Inspire 2

Encore plus puissant que le Phantom, l’Inspire permet un pilotage avec 2 opérateurs : une personne pilote les mouvements du drone et l’autre gère la caméra, qui contrairement aux autres drones de la gamme, pivote à 360°. C’est le drone idéal pour les plans séquences (plans sans « cut »).

 

Les plus : Un pilotage en duo et sa résistance aux rafales de vent.

 

Les moins : Le drone pèse 3,4 kg sans caméra, il nécessite une mallette, incommode à transporter.

Les drones des outsiders : une concurrence très sérieuse

Arrêtons de parler de DJI et laissons la place à la concurrence, que le leader devrait (selon moi) prendre très au sérieux.

L'Anafi de Parrot

Parrot étant le seul fabricant français, je me devais de le mettre en avant. Je suis d'accord avec vous, le fait d'être français n'est pas un argument de vente, mais je trouve dommage que la France soit reconnue pour son expertise dans l'aéronautique (Airbus, Zodiac Aerospace, Safran, Thales, pour ne citer que les plus connues), excepté dans le drone.

L'Anafi est le concurrent direct du Mavic Air 2. Il filme en 4k, avec une durée de vol par batterie de 25 minutes. Le drone est particulièrement léger et l'on est rapidement surprit par sa discrétion en vol. Par ailleurs l'application utilisée pour piloter le drone est très simple, voie même trop simple.

 

Les plus : Seul drone à pouvoir filmer au-dessus de lui (la caméra pivote à 180°, idéal pour les inspections de ponts). Le drone est très compact, la petitesse du sac de transport est vraiment appréciable. C'est un produit français.

 

Les moins : La radiocommande et le drone communiquent par Wi-Fi, ce qui pour moi est rédhibitoire. Il est écrit noir sur blanc dans le manuel du drone "qu'activer le Wi-Fi de votre téléphone ne peut que provoquer des interférences".

 

D'expérience : le drone est clairement instable en ville, car les WiFi ambiants (nous avons tous une box chez nous) provoquent des interférences qui font perdre la connexion entre la radiocommande et le drone.

 

A noter que le premier Mavic Mini avait le même problème : la liaison radiocommande / drone s'opérait également par WiFi. DJI a donc rapidement (moins de 6 mois après) sorti la version 2 avec une liaison radio, afin de palier à ce problème.

L'EVO II de Autel

Sorti de nulle part, en 2020, un ovni atterri sur la planète drone : l'EVO II, du fabricant outre-Atlantique Autel Robotics. Une sorte de Mavic Pro (les bras se rangent et la batterie dure 30 min) grimé d'un orange criard, avec des capteurs sur tous les côtés et une caméra Sony qui filme en 8k (boum!). Enfin un fabricant qui comprend, que le blanc et le gris, c'est magnifique sous les LED d'un magasin, mais une fois en l'air le drone se confond avec les nuages, le ciel gris et le reflet des bâtiments. Enfin un fabricant qui comprend, que personne n'a envie d'avoir son smartphone bloqué par une application de pilotage, en proposant une radiocommande avec un écran intégré.

Bref, si j'avais 1500€ à mettre dans un drone, j'achèterais immédiatement ce modèle !

 

Les plus : Sa couleur orange, oui c'est moche, mais c'est tellement plus adapté que le blanc Apple. Sa radiocommande avec écran intégré. Son prix !

 

Les moins : Ses batteries à 190€ pièce, comparativement les batteries de Mavic Pro 2 coutent 140€. Le drone est assez lourd (plus d'un kilo).

Le Fimi X8 2020 de Xiaomi

Fimi est une filiale de Xiaomi fondée en Mai 2014. La société commercialise des drones et des actions cam. Fimi avait sorti un premier Fimi X8 en 2018, qui reprenait basiquement les codes du Mavic Pro. Jusqu'ici pas de quoi s'extasier. Mais en 2020 la firme décide d'améliorer son modèle de 2018 et sort une nouvelle version qu'elle renomme sobrement Fimi X8 2020, avec une caméra améliorée qui fait directement concurrence au Mavic Air 2. La caméra pouvant filmer en 4k, en F-Log, équivalent du RAW, un format utilisé par les vidéastes pour étalonner plus facilement un ensemble de vidéos.

L'atout principal de ce drone : son prix, qui oscille depuis sa sortie entre 350 et 500 euros selon les promotions du moment.

Pour l'avoir testé personnellement (oui je suis faible, j'ai craqué lors d'une promo), la caméra est loin d'une définition 4K DJI, il y a plus de grain, surtout en basse luminosité. Mais pour un drone deux fois moins cher qu'un Mavic Air 2, le rendu est excellent.

 

Les plus : son prix ! Ou plus précisément, le rapport qualité / prix est l'un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) du marché.

 

Les moins : aucun. Ou s'il faut absolument lui trouver des défauts, il manque une protection pour la caméra lors du transport.

Conclusion

J'ai personnellement testé tous les drones de la gamme DJI, la qualité est toujours au rdv c'est indéniable, vous pouvez acheter un DJI les yeux fermés. Mais d'autres marques se défendent de plus en plus face au mastodonte et c'est tant mieux.

Le seul drone de ce comparatif que je n'ai pas testé (à ce jour) est l'EVO II d'Autel, donc je me base sur les retours que j'ai pu voir sur les différents sites.

 

Concernant l'Anafi de Parrot, si la connexion entre la radiocommande et le drone était une liaison par onde radio, le drone serait vraiment utilisable à titre semi-professionnel et professionnel. Mais le fait d'être limité à une utilisation en rase campagne l'éloigne du podium.

 

Le Fimi X8 2020 de Xiaomi est clairement une bonne surprise pour son prix.

Combien de temps durent les batteries de ces drones ?

Tous les drones présentés ont des durées de vol par batterie oscillant autour de 30 min. Bien entendu ce temps dépend de la température (plus il fait froid moins la batterie dure) ainsi que de votre façon de piloter.

Mais alors quel drone choisir ?

Tout dépend… Si vous allez voler souvent en intérieur ou dans des lieux peu sujets au vent, il vous faut un drone le plus petit possible, donc un Mavic Mini 2 ou un Mavic Air 2.

Si vous souhaitez un drone d'extérieur intermédiaire à un prix raisonnable le Fimi X8 2020 est tout désigné.

 

Pour les amoureux de la photographie il vaut mieux partir sur un Mavic Pro 2 ou un EVO II, car la photo est toujours beaucoup plus délicate à réussir qu'une vidéo, qui va pardonner certaines erreurs.

 

Pour les professionnels je conseillerais un Mavic Pro 2 ou un EVO II. Si vous ne volez qu’en montagne ou en pleine mer privilégiez un Phantom 4 ou un EVO II. Si vous travaillez souvent sur des tournages de clips ou de films, un Inspire pourrait, à long terme, devenir indispensable.

 

Naturellement, ces choix seront subordonnés aux questions de budget, ainsi qu’au nombre de vols que vous allez réaliser dans l’année.

 

J’espère que les indications de ce petit guide informatif pourront vous éclairer à l’heure de votre choix.

 

Si vous avez encore des questions sur le choix de votre premier drone ou si vous avez peur de vous lancer, vous pouvez nous contacter pour organiser un cours particuliers de pilotage.

 

Bon vol !!!


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